WINNEZEELE

Le village de Winnezeele est situé en Flandre Intérieure.
Sa position géographique est privilégiée car il est situé entre Dunkerque et Lille, à une 1/2 heure de route de ces 2 villes;  il possède un accès à l’autoroute A25.
Entouré des monts des flandres, ce village bénéficie d’un très bel environnement...

Historique   Evolution du nom   Le moine Sanderus   Le Château   Le blason   L'Eglise
Le Moulin    Les Seigneurs   Les Maires   Le jeu de boules   Le tir à l'arc   Photos
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Département du Nord

Arrondissement de Dunkerque

Canton de Steenvoorde

Code postal : 59670
Code INSEE : 590662

Superficie: 1554 hectares
Altitude: de 11 à 40 m

Habitants: Winnezeeloises et Winnezeelois

Population:
en 1886 = 1491 habitants
en 1975 = 988 habitants
en 1990 = 998 habitants
en 2000 = 1121 habitants

 

 

Historique

Le titre le plus ancien qui fasse mention de ce village remonte à 1119.

C’est une bulle du pape Calixte II , confirmative des possessions de l’abbaye de Notre-Dame de Bourbourg ; on y lit : in Winningasele  XXX jugera terrae

 

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Evolution du nom

1119 : WINNINGASELE    Titre de Notre-Dame de Bourbourg
1121 : WINNINGHESELE   Carte de Notre-Dame de Bourbourg
1128 : WINNINGASELA   Carte de Notre-Dame de Bourbourg
1288 : WINNINGHEZIELE   Titre de l’abbaye de Saint Augustin de Thérouanne
1330 : WIMNZELES   Manuscrit sur la bataille de Cassel
1560 : WINNESEELE   Formation du diocèse d’Ypres (Miroeus)
           WINNESEELE,  WINEZELE   Documents divers

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Winnezeele par le moine Sanderus (1641)

Winnezeele est un bourg charmant, étendu et approprié à la chasse, avec plaines et reliefs. Il relève de la propriété du monastère Saint-Augustin de l'ordre des Prémontrés, près des Morins. Les moines sont les exécuteurs du testament "Bon. Mem." , du seigneur de l'époque, Jacques, évêque des Morins en l'an 1301, …. de Philippe de Watou (?) avant la mort de ce seigneur Jacques. Ils firent verser une dîme, assurée par le  seigneur Roi duquel il tenait le fief comme les archives de Thérouanne en attestent. Et ces prémontrés avaient ici d'autres droits et revenus. Depuis longtemps l'église de Winnezeele est dédiée à Saint-Martin évêque de Tours. Une Guilde de Saint-Sébastien a été mise en place par autorisation royale et elle est dotée de bénéfices et d'exemptions, sur un fonds du seigneur de Averoult. Une célébration spéciale a lieu le jour de Pentecôte et le jour de la Saint Sébastien. Non loin de Winnezeele, sous l'autorité du seigneur de Helfaut, on trouve une chapelle dédiée à Saint Laurent, fondée par la seigneurie et où se retrouve fréquemment la population en novembre. Parmi les anciens seigneurs de Winnezeele la famille des Averoult se distingua par ses bienfaits. Elle compta parmi ses membres, près de Winnezeele, un membre illustre,  Antonius de Averoult, chevalier, seigneur de Helfaut, vicomte de St-Donas, baron de Mastines, seigneur de Ingehem Pont Dardennes, etc... Sur l'origine de la famille Averoult, dont les mérites dans la gestion des affaires furent grands, magnifiques et nombreux, j'ai pu lire qu'en l'année 1327 Nicolaus Daveroult, chevalier, comparut avec Adelolpho à S. Aldegunde, lui-même chevalier, devant Jean de Clarkes juge à Saint-Omer. Eclatants furent en particulier les mariages avec d'autres familles. Parmi lesquels un mariage ancien et remarquable avec une fille du Duc d'Angleterre, d'où les insignes des armoiries de Bretagne sur l'écu de la famille de Averoult. D'autres gens de cette famille sont connus à Winnezeele comme dans la seigneurie qu'ils possédaient ; de nombreuses mentions gravées ou écrites depuis 1234 ont été retrouvées. A l'intérieur de la paroisse de Winnezeele se trouvait le domaine de Cornhuyse qui avait un maire et des échevins avec tous les degrés de justice. Il était la propriété de Charles de Cornhuyse qui ne possédait pas seulement cela mais avait une demeure splendide à Oudezeele. C'était une famille noble et illustre dont il sera encore question.

Extrait de "Flandria Illustrata"
Traduction du texte original en latin effectuée par Mr André SWEERTVAEGHER membre du club CRGFA de Bailleul

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Le Blason de Winnezeele et son évolution

Ce blason représente les armoiries de la famille d’Averoult, seigneur de Winnezeele. Le blason est propre à la commune, les branchages sont le symbole de la monarchie et le blason, du fief de Winnezeele. Il date de 1119, il a été utilisé tout au long du moyen-âge et ce jusqu’à la révolution. Il fut apposé sur le donjon du château de Winnezeele.

Blason de 1119

Le second blason fut celui utilisé après la révolution. Les symboles de la monarchie (les branchages), ont été abolis par les révolutionnaires en 1801.
Définition héraldique : D’or à trois fasces de sable, au canton d’hermines.

Blason de 1801

Le blason de 1801 sera modifié en 1852 afin d’effacer toutes les traces de l’avant révolution et ainsi redonner de l’ampleur au comté de Winnezeele.
Définition héraldique : D’argent, à quatre losanges de gueules, celle du chef à dextre cachée par un franc-quartier d’or à deux fasces de gueules.

Blason de 1852

Ce quatrième blason est celui utilisé de nos jours. Il fut remodelé en 1992 afin de produire un "pins" à l’effigie de la commune. Il est utilisé sur les documents à en-tête et les enveloppes de la mairie.

Blason de 1992

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Les Seigneurs de Winnezeele

1168 - Philippe DE HILL, seigneur de WINNEZEELE
1298 - Williaume de WINNICZELES
1320 - Gérin, Pasquier et Jehan de WINNISELLES
1340 - Williaume et Gérin de WINNISELLES
1370 - 1371 - Jehan de WINNIZELE
1384 - Jehan de WINNIZELE, chevalier
1474 - François de WINEZELE, grand bailli de FURNES
Au 15ème siècle, Françoise de WINNEZEELE, dernière du nom, épouse Messire Antoine d’AVEROULT, seigneur d’HELFAUT
1502 - Antoine d’ AVEROULT, dit Antoine 1er, Seigneur de WINNEZEELE, du HILL, Burgrave de St DONAT, Seigneur de WINNEZEELE Oost-Houck et Middelhouck
1539 - Antoine d’ AVEROULT, dit Antoine 2, époux de Jeanne du BIEZ  - Antoine d’ AVEROULT, dit Antoine 3, époux  de Jeanne de RENTY
1644 - Antoine d’ AVEROULT, dit Antoine 4,  Seigneur d’ HELFAUT, Vicomte de St DONAT, Baron de MASTIGNES, Seigneur de INGEHEM, Pont d’ARDENNES, WINNEZEELE
Jeanne, Marie d’ AVEROULT, fille et héritière d’Antoine 4 et de Marie de LENS, épouse Charles-Philippe comte de RUBEMPRE, de VERTAIN et de VERTIGNEUL, colonel d’infanterie
1680 - Antoine, Ignace, fils de Charles-Philippe de RUBEMPRE,  Comte de RUBEMPRE, d’ AUBIGNY, Seigneur de WINNEZEELE et du HILL, époux de Jacqueline, Thérèse de TRAZEIGNIES, chanoinesse de Maubeuge  - Philippe, Antoine, Joseph de RUBEMPRE
1699 - Sabine, claire de RUBEMPRE, chanoinesse de Maubeuge, tante à Philippe, Antoine, Joseph de RUBEMPRE  - Louise, Brigitte  Princesse de RUBEMPRE, épouse en 1704 Philippe de MERODE, devenu par cette alliance Prince de RUBEMPRE, brigadier et colonel, conseiller d’état de l’Empereur
1742 - Maximilien, Léopold, Joseph  Prince de RUBEMPRE et d’ EVERBERGHE, comte de VERT, VERTAIN et de VERTIGNEUL, Seigneur de WINNEZEELE
1770 - Catherine, Joséphine  Princesse de RUBEMPRE, épouse Philippe, Maximilien WERNER, Comte de MERODE, marquis de WESTERLOO et de TRELON
10 Novembre 1776 - Jacques, Charles, Antoine CARTON, écuyer, Seigneur des TOURELLES, échevin d’ YPRES  devient par achat Seigneur de WINNEZEELE, du HILL et de la vicomté de ST DONAT
1789 - Dame Marie, Josèphe, Victoire MERGHELYNCK, veuve de Jacques, Charles CARTON, Dame de WINNEZEELE.

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Les Maires de Winnezeele

1790 -  Jean, Louis SOCKEEL
10 Novembre 1792 -  Augustin MARKANT
15 Messidor an 8 (4 juillet 1800)  Maire provisoire Pierre DESWARTE
20 Thermidor an 8 (8 Août 1800)  Charles, Yves GOUSSEN
Floréal an 13 = Mai 1805 -   Maxence GOUSSEN
13 Août 1807 - Yves SOETEMONDT
4 février 1808 - Jacques SOCKEEL, notaire
18 Mai 1813 -  François GOUSSEN
1832 - 1838 -  Jacques SOCKEEL
1838 - 1865 -  Louis WYCKAERT
1865 - 1892 -  Antoine VERRIELE
1892 - 1896 -  René RENIER
1896 - 1897 -  Pierre VAN INGHELANDT
1897 - 1932 -  Gustave VERRIELE
1932 - 1945 -  Pierre REUMAUX
1945 - 1960 -  Marcel HEYMAN
1960 - 1965 -  Charles DECROCQ
1965 - 1971 -  Michel REUMAUX
1971 - 1980 -  André DECROCQ
1980 - 1990 -  Daniel HUYGHE
1990 -           -  Paul DEQUIDT

La Mairie de Winnezeele vers 1920

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Le Château de Winnezeele

A gauche de l’église, dans le pré qui s’étale en face de la ferme, s’élevait le château du seigneur, château que Sanderus a reproduit dans sa "Flandria Illustrata".  C’était une jolie construction Renaissance en briques, formée de deux corps de bâtiment orientés est-ouest et nord-sud et se coupant à angle droit. A l’intersection se dressait une tour hexagonale surmontée d’une coupole à forme bulbeuse qui portait une girouette. Le pignon principal, à l’ouest, percé de deux larges baies, l’une au rez-de-chaussée, l’autre à l’étage, aux rampes ornées de redents, était flanqué de deux tourelles à poivrière qui lui donnaient ampleur et élégance. Un peu en retrait de l’autre pignon, plus simple et tournée vers le nord, s’adossait une construction surajoutée beaucoup plus basse et de faible étendue. Le château était entouré par de larges fossés qui en défendaient l’accès. On y pénétrait par un large pont de bois au bout duquel s’ouvrait une porte à fronton angulaire surmontée de créneaux. A droite de la porte, à l’angle du quadrilatère, s’élevait un élégant pavillon coiffé d’une poivrière et d’une boule allongée ; enfin de part et d’autre un mur peu élevé rejoignait les pignons et clôturait la petite cour intérieure. A côté se trouvaient les communs et dépendances, les écuries, les loges pour la meute de chasse, les jardins découpés en parterres et clôturés, le verger avec ses alignements symétriques de pommiers. Une belle avenue bordée d’arbres aboutissait d’une part au contour de l’église, de l’autre à l’entrée principale du château qui s’ouvrait sur la route au sortir du village. Si l’on s’en rapporte à la tradition, à en juger d’ailleurs par les lignes et les enfoncements du terrain, les fossés du château devaient communiquer à l’ouest par une dérivation avec une "motte ou mottelelette" située au delà de la route. Cette motte, dite "motte féodale" est actuellement un îlot pittoresque, couvert d’un taillis tout bruissant de la présence d’une multitude d’oiseaux à l’heure où le soleil se couche. Cette haute demeure seigneuriale qui fut habitée jadis par les d’AVEROULT, les ELFAUT et les RUBEMPRE, disparut en 1762. De cette élégante construction en briques roses, de ces bassins larges et profonds où se balançaient les cygnes, de ces beaux jardins si bien entretenus, il ne reste plus rien. Les bassins et fossés comblés, le terrain fut nivelé, ce qui explique l’enfoncement du pré à un niveau beaucoup plus bas que les terres environnantes. Les briques ont servi à rebâtir la ferme qui se trouve à la limite du pré, l’on y voit encore deux poutres sculptées, portant la date de 16.. et le nom d’ELFAUT. Avec la pierre armoriée qui se conserve à l’église, c’est le seul vestige de l’ancien château  de Winnezeele

 

Le Château de Winnezeele vu par le moine Sanderus

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Eglise Saint Martin

    Historique

L’église, dédiée à Saint Martin, a été bâtie au 17ème siècle sur des restes anciens (incendie causé par la foudre en 1646). La tour, ainsi que les deux nefs latérales, sont du 19ème siècle. A l’intérieur, l’église offre cinq travées. De grosses colonnes rondes, revêtues de plâtras, séparent les trois nefs.

L'Eglise Saint-Martin

    Le retable du maître autel

Celui ci se compose d’un ensemble de lambris qui adopte la forme polygonale du sanctuaire. Les trois travées de ces lambris sont rythmées par des pilastres à l’aplomb desquels s’élancent, au dessus de la corniche, de longues volutes qui supportent un dais. Cette disposition s’inspire du baldaquin. Un tableau occupe le centre de la composition. Sur le dais est sculptée la colombe du Saint esprit. Le décor du chœur date du 18ème siècle.

    La chaire

La chaire, dite de Jansénius, est classée monument historique depuis 1913. C’est l’un des plus beaux joyaux de l’art religieux du Nord de la France, et elle constitue un précieux spécimen pour l’histoire de l’art flamand. Datant du début du 16ème siècle, cette chaire de Vérité, provenant de la cathédrale d’Ypres, fut adossée à l’un des piliers de la nef centrale en 1844, grâce à Mr Carton des Tourelles, Marguillier de l’église Saint Martin d’Ypres et ancien seigneur de Winnezeele. En chêne sculpté et de forme hexagonale, elle comprend cinq bas reliefs :

  • "La prédication de Saint Jean-Baptiste"
  • "Moïse recevant les tables de la loi sur le mont Sinaï"
  • "Le sermon sur la montagne", où était représenté le Christ
  • "Saint Paul parlant aux juifs"
  • "La prédication de Saint Pierre"

La Chaire de l'Eglise Saint-Martin

 

Au cours de la nuit du 2 juin 1977, ces superbes panneaux ont été volés, ainsi que la statue de la vierge qui avait échappé au sinistre de 1646. Les panneaux furent retrouvés en 1999 chez un recéleur belge et regagneront leur emplacement sur la chaire début 2005.
Une chaire similaire se trouve en l’église de Nieuport en Belgique.

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Le Moulin du Droogland

Vers les années 1840, un célibataire, Pierre, François Vanwatermeulen (1791-1857) en est le meunier.
Le moulin est ensuite cédé à la famille Dequecker .
Lorsque Louis Dequecker meurt, sa seconde épouse se remarie avec Henri Debril qui continue l’activité de meunier.
Celui-ci emploie pendant de longues années un ouvrier meunier, René Nutten, père et grand-père d’une grande famille résidant encore actuellement dans le canton de Steenvoorde.
Plus tard Madeleine, la  fille de Louis Dequecker,  et son mari Jules Goussen devinrent meuniers.
Jules Goussen, mutilé de guerre 1914 -1918, dut se séparer du moulin en 1928. Ce dernier est alors acheté par Monsieur Achille Boudry, descendant d’une lignée d’anciens meuniers.
A la suite de sérieux ennuis de santé et, sur les conseils de son médecin, Achille Boudry abandonna le moulin. Celui-ci fut abattu, avec regret, en 1934 et remplacé à l’époque par  une petite minoterie

 

Le Moulin du Droogland

 

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Le jeu de Boule plate  
par le Docteur C. DEVRIENDT ( extraits 1939)

Le touriste qui parcourt la Flandre ne manque jamais de visiter les villes et musées de Bruges, Gand, Anvers et en Flandre française ceux de Lille, Bailleul et Dunkerque. Il jette un regard nostalgique aux derniers moulins et s’en retourne avec la conviction d’avoir tout vu, tout compris. Et pourtant ce dimanche après midi, pendant qu’il presse sa voiture sur les grands chemins, il est agacé par des attroupements qui encombrent les bas côtés. Que veulent donc ces hommes qui gesticulent, courent, s’écartent, hurlent et s’esclaffent ? Ne pourraient-ils faire place ?

Les bouleurs winnezeelois d'autrefois


Ce touriste serait pourtant bien inspiré de s’arrêter et d’observer avec intérêt tous ces va-et-vient car au bout de quelques minutes et sans l’aide d’un guide quelconque, l’âme flamande lui serait devenue sensible comme si le pays lui avait mis dans la main son cœur de chair.
Ces gens qui pullulent sur les routes comme des mulots dans les champs se livrent en effet à la passion favorite de tout flamand bien né : au jeu de boule, au "bolspel" et l’objet en bois qui les attire comme un aimant est la boule plate, "de plate bol", un joujou sans équivalent dans la France entière et qui ne semble guère connue des auteurs folkloristes.
La boule plate n’est pas la "sphère" des Provençaux; elle ressemble à un disque épais, à un pain rond : une vraie tête de flamand mais mieux équarrie. Elle est légèrement biseautée de sorte que le tour ou surface de roulement représente un plan incliné ; cette disposition permet de distinguer deux faces inégales : l’une le contre-fort ou le "contre-boote" constitue le versant extérieur dont le diamètre mesure la hauteur maxima tolérée dans les concours (22 centimètres), l’autre, plus importante, appelée "de boote" ou "le fort" constitue le versant intérieur. Les flamands de Belgique la nomment d’une façon plus expressive le "trok" ( de trekken = tirer) : c’est en effet de ce côté qu’elle penche et qu’elle tombe. De plus, si au départ la trajectoire de la course est une ligne droite sous l’action de la vitesse initiale, en fin de parcours, sous l’effet du "tirant", du "trok", elle décrit une courbe de sorte que la figure tracée sur le sol ressemble assez bien à une longue crosse d’évêque ou à un immense point d’interrogation.  Le rayon de cet arc de cercle final peut être modifié par l’adjonction au "boote" d’une coulée de plomb ou d’une grosse vis comme le font les Flamands de Belgique; les Flamands de France se contentent d’y coller au moment du jeu une masse variable de terre glaise appelée "clyte".

Les bouleurs winnezeelois d'aujourd'hui

La boule plate est un objet strictement personnel au même titre, dit le Flamand, "que sa pipe et sa femme". En temps ordinaire, elle est reléguée au fond de la cave où elle évite de se dessécher ; mais, au moment des concours, elle remonte dans l’armoire ou sous le lit, à l’abri des maraudeurs de la maison. La veille d’un tournoi, elle prend un bain pendant toute la nuit afin de conserver sa pleine densité ; en sa compagnie fait trempette un morceau de "clyte" qui devient ainsi compacte et malléable. A la mort de son maître, la boule est donnée à un de ses fils ou au meilleur ami. Elle porte souvent un prénom féminin et peut être revêtue d’une robe verte, rouge ou blanche ! être sertie d’un anneau de cuivre ou de plusieurs rangées de petits clous : plus elle est lourde, mieux elle route… à condition d’être maniée par un bras vigoureux. Elle est tournée par le charpentier du village dans les arbres du pays : l’orme, le chêne et plus rarement le pommier. Ses dimensions varient au goût du client, depuis la grande boule massive et trapue, lente et majestueuse qui va droit son chemin, en dépit des cailloux, des ornières et des caniveaux, jusqu’à la petite boule d’une course moins jolie mais plus pittoresque : elle va si vite qu’elle semble avoir peur de ne pas arriver et puis elle tombe brusquement comme une personne hors d’haleine ! Mais l’une et l’autre a ses avantages et ses inconvénients : la grande boule conservant longtemps la vitesse acquise, dépasse facilement le but ; de plus son lancer doit être impeccable : une faute d’inclinaison au départ est amplifiée sur le trajet et la courbe finale se trouve faussée; la petite boule est plus approximative mais elle se faufile, s’agrippe, saute, chavire et se redresse et peut ainsi réaliser des succès de surprise; la première, objet de précision, est réservée aux maîtres; la seconde aux gringalets, aux amateurs et aux femmes : c’est une "bonne fille" qui, par ses cabrioles, fait les frais de verve des "bolders".
Dans les villages de la plaine chaque estaminet dispose comme terrain de jeu : d’une route ; d’une place ; d’une pelouse ; ou d’un square souvent agrémenté de tilleuls, de peupliers ou d’un bosquet d’ormes. La "compagnie-bolling " ou de l’ensemble de joueurs présents se divise en deux camps. Les buts -toujours fixes- sont tracés à la craie sur un galet ; un pavé ; une brique, sous forme d’une petite croix. Le centre de cette croix s’appelle le "staak" ou le "doel" ou, en Flandre belge, le "put", il est coiffé d’une touffe d’herbe qui le rend visible.

Mise en place du staak (cible)


L’intervalle entre les "staaks" varie suivant la disposition des lieux. Habituellement un bolder fait vingt pas d’un doel à l’autre. L’enjeu est un verre de bière, une tasse de café, parfois une marmite de vin chaud. On convient d’un total de points (8,9,10) que devra obtenir un camp pour être déclaré vainqueur. Les points sont comptés de la manière suivante : tous les bolders d’un groupe, puis ceux de l’autre placent leur boule ; la plus rapprochée du "staak" désigne le gagnant et donne priorité à son équipe pour commencer le tout suivant. Mais cette même équipe mérite encore autant de points qu’elle possède de boules plus proches du but que la boule la mieux placée de la compagnie rivale. En cas de contestation, on mesure les distances à l’aide d’un fétu de paille, d’un mouchoir ou d’une longue ficelle...
A Winnezeele la pratique de ce jeu est régulière, et vous ne manquerez pas de voir les habitués s’adonner à leur passe temps favori sur le terrain communal situé derrière l’école ou sur un bout de route tranquille !

.Un bouleur en action

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Le tir à l’arc

La pratique du tir à l'arc à la perche verticale reste très vivace à Winnezeele  Ce sport est issu d'une longue tradition que des fervents s'attachent à faire vivre au sein d’une société.
Le stand de tir à l'arc sur perche verticale ne passe pas inaperçu dans le paysage communal. Il est intégré dans le terrain de sports et permet aux amateurs de développer leur adresse dans un cadre agréable.
Ce tir est une tradition du Nord de la France. L'Union des associations des archers du Nord de la France compte près de 4000 membres au sein des 73 sociétés de la région Nord-Pas-de-Calais. Ces dernières portent souvent le nom de Saint-Sébastien, patron des archers.

Tir à l'arc à la perche verticale

    Un peu d’histoire

Les sociétés de tireurs à l’arc et à l’arbalète, encore très nombreuses dans le Nord de la France et en Belgique, ont une origine très ancienne.
Il y avait à Winnezeele une société d’archers, sous l’invocation de Saint-Sébastien, instituée par les comtes de Flandre et dotée par D. d’Averoult, seigneur du lieu.
Les comtes de Flandre et les ducs de Brabant les instituèrent pour la défense du pays et elles furent appelées « serments » à cause du serment que chaque membre devait prêter à l’autorité de laquelle il relevait. Seuls, les hommes de moralité parfaite étaient admis dans la société et une faute grave entraînait l’exclusion.
Les archers et arbalétriers jouissaient de divers privilèges, dont l’exemption pour la vie de toutes failles, guet, gardes.
Ils recevaient de l’échevinage un salaire et on suppose qu’ils avaient une retraite.
En temps de paix, ils continuaient à s’exercer en tirant à la perche ou au berceau.
Chaque société possédait un roi, un connétable, un capitaine et un porte drapeau. La royauté s’obtenait par adresse et se renouvelait tous les ans (tir du roi), à moins que le titulaire n’obtienne le titre de nouveau, en abattant le "papegeay".
Les jeux s’ouvraient le 1er Mai et se terminaient vers la fin Octobre.
Les premiers coups étaient tirés par des personnes de marque. Les sociétés organisaient assez souvent des concours et des fêtes splendides avaient lieu à cette occasion. Ils étaient parfois accompagnés de ménestrels rétribués par l’échevin.
Aujourd’hui l’organisation des sociétés actuelles n’est pas très différente et généralement en Mai à lieu le tir du roi. Un bariquet est servi et le roi y reçoit soit un couvert d’argent, soit un plat en étain sur lequel sera gravé son nom et la date du jour où il a acquis son titre.
Ordinairement en septembre, on tire le prix du roi, c’est à dire que le roi offre des prix d’une valeur égale au présent qu’il a reçu.
Celui qui est roi trois fois de suite, ce qui est rare, est proclamé empereur.

    Les règles du jeu

Le jeu consiste à abattre des cibles, appelées oiseaux, situées en haut d’une perche mesurant environ 30 mètres, les premières cibles se trouvant à 28 mètres du sol.
On appelle ces cibles "oiseaux" car elles sont constituées de plumes multicolores plantées sur un bout de bois en forme de bouchon. Ces oiseaux sont embrochés sur des grilles étagées dont le nombre est variable, 7 en moyenne. On trouve ainsi de bas en haut les petits oiseaux, l’étage inférieur, l’étage intermédiaire, l’étage supérieur et tout en haut l’oiseau principal encore appelé "Honneur ou Coq ou Papegeay".
Ce sport se pratique avec un arc, généralement en fibre de verre ou en carbone, développant une force de 20kg en moyenne qui lance des flèches de 80cm. Ces dernières peuvent atteindre la hauteur de 50 à 60 mètres.

Le tir à l'arc à la perche verticale

Flèches et oiseaux

    Saint-Sébastien

Dans la religion chrétienne catholique, 22 saints et saintes sont associés à des emblèmes comprenant l'arc ou la flèche. Pour trois d'entre eux, cette association rappelle leur supplice : St Edmond, Ste Ursule et St Sébastien.
Né probablement à Milan (ou Narbonne selon les auteurs), Sébastien est martyrisé à Rome, et enseveli dans une catacombe sur la Via Appia, près de la basilique qui porte son nom.
A partir de là, la légende exposée dans les Actes de Sébastien (Ve siècle) a largement brodé.  Enrôlé à Rome vers 283, Dioclétien le nomme commandant de la garde prétorienne, sans savoir que Sébastien est chrétien.
Il ne cache pas son activité de prosélyte : il est arrêté et condamné à mourir sous les flèches de deux soldats.

Saint-Sébastien


Laissé pour mort il est recueilli et soigné par Irène, veuve du martyr Castalus.
Guéri, il va défier l'empereur qui le fait lapider (ou bastonner) à mort.
Sous le règne de Charles le Chauve (840-877), l'évêque de Soissons fait le vœu de faire venir des reliques de Saint-Sébastien dans son diocèse. Pour ce faire, il arme chevaliers les archers de la Compagnie de Soissons et les charge de cette mission. Cette chevauchée accomplie par des archers à vocation de fantassins, rapportant des reliques aux abbayes de Saint-Médard et de Saint-Waast, est à l'origine de la "Chevalerie de l'Arc".
Saint-Sébastien est bien évidemment le saint patron des archers. Traditionnellement un tir est organisé autour du 20 janvier par chaque club ou compagnie.

    Toxophile, Toxophilite : nom masculin, celui qui aime, étudie ou pratique l'archerie.
    Du Grec phile qui aime, qui affectionne, et toxon qui possède plusieurs sens :

      • l'arc et les flèches
      • les flèches seules
      • le tir à l'arc
      • l'arc-en-ciel (sens tardif )

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